Mon Burn out

Hello les atoutprixhappys !
Après quelques mois de réflexion, qui ont permis de m’apaiser, de me soigner, et d’évacuer toute cette souffrance accumulée, je vous parle (enfin) de mon burn out.

Un article que je vous partage pour permettre de prévenir le burn out, un message pour soutenir les personnes qui sont en plein burn out, et surtout un article pour parler de ce mal être professionnel.

Attention
En aucun cas j’ai écrit cet article pour dénigrer mon ancienne entreprise.
Pour moi, un burn out c’est comme un couple, une guerre, un problème, il y a deux interlocuteurs.
J’en profite tout de même pour remercier ceux qui m’ont soutenu, mes vrais collègues et mon directeur un peu dépassé mais ayant toujours du respect et une bienveillance envers moi.

I- L’avant burn out

Secrétaire depuis 6 ans dans une entreprise, j’ai signé un contrat à la sortie de la validation de mon baccalauréat. Un contrat de génération, me promettant de remplacer ma collègue qui devait partir à la retraite un an après mon embauche ; un challenge que j’ai pris a cœur pour un premier vrai emploi après des années de petits jobs étudiant.
Au fil des années, ma collègue à continuer de travailler dans cette entreprise, mon challenge a donc été un échec personnel puisque le rêve de me voir un jour à sa place n’a pas été réalisé. Je prenais des responsabilités souvent bafouées, écrasées par cette personne, puisque qu’elle n’était pas d’accord, ni même satisfaite de travailler avec moi.
Elle me faisait payer son mécontentement, d’avoir une jeune dans « ses pattes », son départ  à la retraite. Mon mal être professionnel a commencé a cause de cet harcèlement quotidien.

Les années passèrent et rien n’avait évolué, ma collègue se qualifiant de « dinosaure » était toujours présente, toujours aussi aigrie de me voir prendre petit à petit sa place. J’étais a un poste d’agent d’accueil, avec au fils des années de nombreuses tâches. En ayant toujours cette pression de ma collègue, de mon directeur mais aussi de l’environnement de l’entreprise, aucun esprit d’équipe, pas de soutien, ni d’aide réciproque. Je ne prenais aucunes pause, de 8 a 17 heures je travaillais sans cesse avec un accueil physique et téléphonique et des rendez vous, des dossiers à gérer, aider les autres services, j’étais débordée, j’avais même commencé à prendre du travail à la maison.

Je ne remarquais pas que mon état de santé se détérioré, des maux inexplicables, des examens médicaux  qui n’apportaient aucunes réponses à mes maux. De nombreuses nausées le lundi matin, des infections urinaires car je n’avais pas le temps de boire ni d’aller aux toilettes au travail, des problèmes à l’estomac car je mangeais très vite pour retourner bosser, du stress, de l’anxiété. Sans demander d’arrêt maladie, j’étais toujours à mon poste malgré de la fièvre, une infection pulmonaire ; un jour une gastro, j’avais pris une bassine car les WC étaient trop loin de mon bureau, mon directeur m’avait alors renvoyé chez moi car je n’étais pas « présentable ». Je n’écoutais pas mon corps mais mon esprit, je devais aller travailler car personne ne répondrais au téléphone, personne penserais a tel ou tel client, je ne pensais plus à moi mais à l’entreprise constamment.

Un an avant mon burn out j’ai craqué devant mon directeur pleurant à chaude larmes de mon état, de la pression, de ce harcèlement, de cette ambiance, de tout.
Il en a conclu que j’avais « un caractère de merde », que je devais travailler sur moi, et qu’il ne pouvait rien faire pour les problèmes que je rencontrais.
Je me suis tout de même remise en question en consultant un psychologue, pour voir si j’avais mes tords, qui n’étaient en aucun cas confirmé par ma psy.

Des anti dépresseurs prescrits ainsi que des séances chez un psychologue plus régulière se sont enchainés, une fois par semaine à 40 euros la séance.
J’ai demandé une aide financière de mes parents, car au final je travaillais pour payer mes séances au psychologue, l’engrenage commençait, j’étais devenu un robot.

II – Mon Burn out

Lundi matin, réveil à 6h30, comme chaque matin, impossible de me lever, j’étais bloqué du pied aux épaules, une douleur horrible, mon corps était en pleine souffrance.
Ne m’écoutant pas, j’ai ignoré cette douleur et je suis partie travailler.

La journée a été un vrai cauchemar, l’harcèlement, les plaintes, le téléphone, j’ai du tenir toute une journée…

Ayant obtenu un rdv en urgence j’ai laissé mon corps allé jusqu’au rendez vous incapable de raisonner, de parler.
Le docteur m’a arrêté une semaine pour faire le point, une sciatique était diagnostiquée, avec une paralysie du côté gauche et le mot burn-out a été évoqué.
Je me rappelle les remarques de mes collègues « ce n’est pas à ton âge qu’on a une sciatique ».

Impossible de reprendre le travail après une semaine d’arrêt. Apres avoir de nouveau consulté mon médecin, une psychologue et le docteur de la médecine du travail, le burn out était bien confirmé. J’enchainai alors les arrêts maladies et les consultations des praticiens. Une psychiatre pour un traitement que je n’adhéré pas, ma médecin pour les arrêts, et le médecin du travail pour parler de l’après.

Dans ma tète, un vrai RESET comme sur un ordinateur, je ne savais plus qui j’étais, ce que je voulais, et mon corps souffrait, une souffrance vécue comme une brulure de l’intérieur, une fatigue extrême, mon corps et mon éprit était déconnecté. Je n’ai pas quitté mon lit d’un mois, j’étais immobilisé, trouvant juste le réconfort auprès d’un kiné pour ma sciatique et du psy pour ma souffrance.

Ma docteur m’avait conseillé de prendre rendez vous à la médecine du travail, j’ai alors rencontré mon sauveur, un docteur qui a compris des mes premiers mots ma souffrance, a confirmé le burn-out, et ma proposé une procédure pour trouver une solution avec mon entreprise.

Procédure que j’ai refusé car ma mère travaille aussi dans cette entreprise et je souhaitais la protéger.

Il m’a alors renseigné sur la procédure de la rupture conventionnelle, le mi temps thérapeutique mais aussi diverses solutions avec son intervention auprès de mon directeur que j’ai refusé.

Après un mois et demi d’arrêt, et un mois de congé, j’ai repris le travail dans le but de sois avoir une solution concrète pour améliorer mon poste de travail, soit arrêter avec une rupture conventionnel. Car oui j’espérais continuer dans cette entreprise, je me plaisais dans mon travail, j’avais même proposé une formation pour me spécialiser (refus de mon directeur).

Reçue par mon directeur, j’ai alors eu le retour de ma page instagram, comme quoi « je m’affichais sur les réseaux », encore un coup de couteau pour m’écraser. Et de s’attaquer à ma bulle de bonheur, mon bonheur c’était trop.

Une reprise dans un état second, je travaillais avec un regard extérieur de mon corps, en préparant mon bureau comme si tout les soirs je n’allais pas venir le lendemain, comme un sursis de mon corps et mon état.

III – Arrêt

J’ai réussi à obtenir une rupture conventionnelle grâce à la médecine du travail que je ne remercierai jamais assez pour son aide précieuse.

J’ai arrêté plus tôt que prévu grâce à mes congés, mon patron m’a prévenu la veille de mon arrêt pour ne pas ébruter le problème ni faire d’adieux mais heureusement que j’avais compris et vu le courrier de départ pour prendre les devants.

Je remercie aussi mes collègues pour m’avoir fait un pot de départ à l’extérieur de l’entreprise surprise, avec un très beau cadeau.

IV – Et après ?

C’est pour moi le plus important dans l’article que je souhaite vous proposer, car on ne parle pas souvent de l’après burn-out.

Un lâcher prise total après l’arrêt officiel de mon travail, il m’a fallu 15 jours pour ouvrir les yeux que tout était terminé.

Je me suis alors inscrite à Pôle Emploi, une grande première pour moi. J’ai découvert ce monde incroyable du travail, des chômeurs. Ou le burn-out n’existe pas, soit tu te formes sois tu travailles.

Je suis tout de même tombé sur une conseillère en or, qui a compris mon mal être, et elle est toujours à l’écoute.
Car à mon inscription je ne me voyais pas travailler, je n’avais plus confiance à un patron, en une équipe, ni en moi-même.

J’ai demandé si un atelier « après burn out » existait à Pôle Emploi, sans succès mais ma conseillère m’a parlé d’une formation que j’ai de suite validé : revaloriser son image professionnelle.
Une bouffée d’oxygène, un atelier d’une semaine avec un coach et une dizaine de personne.
Ce n’était pas propre au burn out mais plutôt aux personnes en fin de droit.

Les problèmes rencontrés qui n’ont pas amélioré mon état :

  • 1er burn out de l’entreprise (et pas le dernier)
  • Les proches qui ne comprennent pas que je quitte un CDI
  • La non reconnaissance de praticiens tel qu’un psychologue, oui l’hôpital consulte mais vous avez plus de six mois de délais par exemple chez moi
  • Aucun soutien de Pôle Emploi

Les praticiens rencontrés 


– Une psychologue
– Une psychiatre
– Une praticienne de Reiki
– Une kinésiologue
J’ai plus apprécié les praticiens de médecine douces que le psy, honnêtement la kinésiologue et le Reiki ont été d’un plus grand bénéfice que de nombreuses séances chez les psys. A m’endormir le cerveau de cachets, j’ai très vite arrêté les antidépresseurs.


Mes lectures 


C’est de ce mal être professionnel qu’est venu ma passion pour les livres de développement personnel et la création de ma page instagram, une parenthèse qui m’a fait du bien, j’étais dans ma bulle, être « la marie » sans souffrance, sans harcèlement, j’étais moi sans les autres.

J’ai lu beaucoup de romans feelgood pour prendre plaisir à lire, à  rêver de belles histoires tout en m’imaginant vivre et être le personnage de l’histoire.

J’ai ensuite acheté des livres pour comprendre mon mal être, mon état et me prendre en main personnellement, pour avoir ma prise en charge personnelle car 30 minutes top chrono chez une psychologue c’est 40 euros, un livre c’est 15 euros et je l’ai avec moi au quotidien, je le relis sans cesse et je le mets en pratique.

Je ne remets pas en question les psychologues car je consulte toujours mais il y a un manque de reconnaissance sur ce métier la et la prise en charge est à revoir, pourquoi les mutuelles ne les prennent pas en charge par exemple.

Livre de Marina Bourgeois sur le Burn Out http://amzn.eu/4U9VW1u

Mes conseils 

  • Expliquez ce que vous ressentez à vos proches, à vos amis, pour prendre un peu de la distance, prendre du temps pour soi. Que tout le monde soit au courant que oui cela ne va pas et que vous avez besoin d’aide et d’air surtout !!

Cela permet aussi de prévenir le burn out chez vos proches, j’ai entendu « je ne veux pas en arriver la moi aussi, je t’ai vu assez mal pour ne pas en faire un ».

  • Contacter la médecine du travail qui est la plus informé sur le burn out, sur votre entreprise et qui peut vous soutenir dans vos démarches que vous souhaitez rester ou partir de l’entreprise.
  • Faire en amont un bilan de compétences, des démarches de reconversion, consultez vos heures de DIF et CPF. J’avais demandé un congé personnel de formation a mon entreprise pour partir six mois faire une formation afin de prendre de la distance et me former, refus total mais c’est une idée qui peut prouver aussi à votre directeur que vous souffrez et que vous êtes plus mature à partir pour mieux revenir. Un burn out n’est pas prévisible mais une formation, une reconversion peut s’anticiper.
  • Penser à soi, ne plus parler de son boulot en dehors des heures de travail à part pour les problèmes et encore s’adresser à un professionnel (psychologue).
  • Avoir un soutien financier, un apport pour voir l’avenir, car ni Pole Emploi ni le reste ne vous soutient dans ces démarches et je vous avoue que je suis en difficultés financière à cause de mes séances.
  • Ecrire tout ce que vous ressentez.
  •  lire de belle histoire, des témoignages
  •  Etre créatif